LONDON, Ontario, le premier novembre 2021 - Les peuples autochtones et leur bien-être économique, social et environnemental sont relativement absents des conversations dans le secteur canadien de l’investissement responsable (IR). Malgré ces initiatives récentes, peu de politiques d’IR canadiennes ou de rapports d'investisseurs institutionnels font référence aux peuples autochtones. Ce sont là les principales conclusions d'une équipe de recherche de l'Ivey Business School (Western University) qui a étudié les pratiques de l'industrie de l’IR pendant un an par la combinaison d’entretiens avec diverses parties prenantes, d’observations de conférences professionnelles de l'industrie, ainsi que d’analyses documentaires
Leur rapport Indigenous Peoples and Responsible Investment in Canada met en lumière les différences significatives parmi les sociétés de gestion d'investissement canadiennes en matière de sensibilisation et d’action concernant les droits des autochtones et la réconciliation avec ceux-ci.
Pour un Q&R sur les questions clés soulevées par le rapport avec Mark Sevestre et Katherine Wheatley de le Reconciliation and Responsible Investment Initiative (RRII), veuillez consulter cet article complémentaire. Disponible en version anglaise. |
« Les acteurs économiques doivent s'attaquer aux inégalités sociales et au racisme systémique pour contribuer à une croissance plus inclusive qui crée des opportunités pour tous », a déclaré la responsable de l'équipe de recherche, Pre Diane-Laure Arjaliès, professeure agrégée à l'Ivey Business School de la Western University. « Inclure les peuples autochtones dans l'allocation, la distribution et l'évaluation du capital est une étape essentielle. En outre, les entreprises inclusives qui gèrent les risques ESG et améliorent les résultats pour les peuples autochtones sont également de meilleurs investissements. »
Pour contribuer aux progrès sur la voie de la réconciliation, il serait souhaitable que l'industrie de l'IR inclue les perspectives autochtones dans toute la chaîne d'investissement. Pour y parvenir, les auteurs du rapport, Pre Arjaliès, Julie Bernard et Bhanu Putumbaka, ont étudié comment l'industrie canadienne de l'IR embrasse spécifiquement six sous-thèmes jugés essentiels au processus de réconciliation économique : 1) la reconnaissance des droits des autochtones ; 2) la diversité et l'inclusion des peuples autochtones ; 3) la création d'une économie autochtone prospère par le biais de partenariats ; 4) l'obligation fiduciaire et les peuples autochtones ; 5) la création d'une transition inclusive et juste vers une économie à faible émission de carbone par l’entremise de partenariats ; et 6) la gérance autochtone de l'environnement. L’équipe de recherche a systématiquement analysé l'inclusion de chaque thème à chaque étape de la chaîne d'investissement, des propriétaires d'actifs aux gestionnaires d'actifs, en passant par les entreprises bénéficiaires et les prestataires de services.
« La réconciliation exige une réorganisation de nos systèmes politiques, économiques et sociaux », a déclaré Mark Sevestre, responsable de la RRI en partenariat avec SHARE Canada. « La développement durable de l'économie est assuré lorsqu'elle est juste, inclusive et productive. Pour cela, il faut que tous les membres de la population bénéficient d'opportunités économiques équitables. L'industrie de l'IR doit nécessairement accorder une attention et un intérêt à la réconciliation, à la lumière des résultats divergents entre les peuples autochtones et allochtones du Canada. »
Le rapport, coparrainé par le Centre for Building Sustainable Value d'Ivey Business School et le Ian O. Ihnatowycz Institute for Leadership , vise à créer un dialogue et des voies pour engager le secteur canadien de l’IR dans le processus de vérité et de réconciliation. Ce rapport est également un exemple des efforts actuels des écoles de commerce canadiennes pour répondre à l'appel à l'action 92, qui offre une feuille de route pour que le monde des affaires réfléchisse à la réconciliation.